« Né sous les auspices de la préhistoire, JEAN-FRANCOIS NOBLE a redécouvert, à la faveur de ses études à Bordeaux, l’importance de sa position rurale au sein du Périgord. Ce retour aux origines de la peinture sur le lieu de sa naissance lui permet de préserver sa sensibilité aux phénomènes et matériaux naturels. Ayant l’habitude de travailler avec les matériaux qu’il trouve sur place, J. F. NOBLE a utilisé deux tableaux noirs qui se trouvait dans l’Entrepôt ainsi qu’un jeu d’ardoises d’école (petit tableau portatif) pour y tracer à la craie des notes de travail en français et en allemand. »
Jacques Claysse
Depot, Ofaj, 1976
"Reflet de la culture, c’est là que j’ai commencé à écrire. Le tableau noir, c’est aussi pour moi un nouveau support, j’ai déjà utilisé la toile de lin, la pierre sur laquelle je travaille et le bois sur lequel j’ai travaillé ; au départ, ce tableau est absence de lumière.
J’ai l’intention de réaliser un triptyque, dans lequel, entre autres, je me servirai de mes mains pour peindre la pluie et le soleil ; cela peut paraître bizarre mais c’est une préoccupation très répandue : le temps, tout le monde en parle tout le temps. L’automne est une réalité pour tous ici à Bordeaux en même temps qu’à Aix-la-Chapelle. Mais le temps ne sera pas que saison puisque j’ai l’intention de poser sur des porte-craies, sous le triptyque, une série de sabliers que je vais confectionner."
Jean-François Noble
Depot, Ofaj, 1976
G. Umberg : "Quel est le rôle de la photographie dans ton travail ?
Jean-François Noble : « Je l’utilise comme écriture, comme mémoire de traces éphémères et principalement les diapositives comme moyen de montrer ce que je ne peux transporter et qui occupe une place importante, c’est-à-dire ma situation à Lalinde, ma maison, les arbres et tout mon environnement. »
Depot, Ofaj, 1976
Ces photographies du projet en cours ont été prises à Lalinde en 1976 ; La rencontre de l’écriture et de la peinture a été présentée l’année suivante à la Neue-Galerie-Sammlung Ludwig d’Aix-la-Chapelle en 1977.
Crédits photographiques : Alain Vergez