Surface II

Surface est d’abord le résultat d’une observation météorologique de proximité. À partir de 2002, le brouillard fut au fil du temps le biotope de plusieurs de mes travaux. Il s’est agit de produire des objets photographiques silencieux à l’abri du bavardage du monde, des images voilées par une blancheur naturelle permettant de ne retenir qu’une mince quantité de signes visibles. Pour cela, j’ai utilisé le brouillard comme un outil d’expérimentation. Son pouvoir occultant m’a permis d’obtenir de grandes surfaces vides afin d’extraire de leur contexte un ensemble d’aspects du paysage. Le recours à ce phénomène atmosphérique naturel revêt une importance essentielle. C’est la qualité du brouillard qui a décidé des moments de prises de vues, mois après mois, dans un paysage rural choisi pour sa dimension banale, non spectaculaire.

Le choix de ne laisser figurer dans l’image qu’un minimum d’objets paysagers correspond au souhait d’interroger le sentiment d’appartenance aux lieux, la manière dont nos perceptions s’activent, dont elle oriente notre lecture du monde.