Sur le Chemin de la Lune

Le mardi 17 mars premier jour du confinement, sur une petite planchette de bois entoilé que j’avais là sur la table de mon atelier, je peins un champignon éclaté observé la veille au bord de la route. Je décide alors de peindre chaque jour « quelque chose de bon à peindre », dès aujourd’hui et jusqu’à la fin du confinement dont nous ne connaissons pas l’issue. Sans programme, juste une disponibilité à l’observation et à l’émotion. Le jour même je prépare d’autres supports à peindre, Alexandre découpe une douzaine de planchettes dans les chutes de bois de ses propres tableaux. Je les entoile et les prépare comme je fais d’habitude. Ils mesureront tous 27 x 31 cm, format « paysage ». Nous en préparerons autant qu’il sera nécessaire. J’espère pouvoir aller marcher chaque jour, seule ou avec Alexandre sur le chemin de la Lune, si le temps le permet et si nous en avons envie. Ou bien je ferai le tour du jardin ou encore je peindrai des choses qui sont à l’intérieur de la maison. Chaque jour aussi, j’ai pris quelques notes dans mon carnet d’atelier. Ces notes m’ont aidée à écrire les légendes qui accompagnent les images.

Clathre rouge, 17 mars
Sur le chemin de la Lune - Peinture en période de confinement, 17 mars - 11 mai 2020, série de 55 tableaux, 27 x 31 cm

J’aperçois sur le bord de la route, près de l’arbre abattu par le vent de février, une colonie de champignons blancs qui ressemblent à des vesses-de-loup. L’un d’eux est éclaté tel un cratère de souffre rougeâtre. Il m’apparaît après coup comme un signe viral et assez menaçant. Appelé aussi cœur de sorcière ou lanterne du diable.

Camélia blanc, 18 mars

Côté nord de la maison, près du tarmac des oiseaux, à côté de la plante d’acanthe, le camélia blanc commence à fleurir. Juste une fleur dans le soleil.

Route barrée à 900 m, 19 mars

Ce premier panneau posé à même le sol, contre la haie, au début du chemin. Il est sensé informer les rares véhicules empruntant ce chemin.

Feuilles de laurier, 20 mars

Alexandre a décidé de tailler la haie tout autour du terrain. Il commence par la haie côté sud dont plusieurs lauriers palme. Les branches et les feuilles sont au sol, j’en rapporte quelques unes dans l’atelier pour les peindre. Ces feuilles brillantes sont d’un vert intensément vert.

Disparition, 21 mars

Un chat aperçu au bord du chemin a soudain disparu dans la haie proche.

Ciel et fils électriques, 22 mars

Dans un ciel bleu-bleu, deux morceaux de bois suspendus ayant servi de signal de hauteur pour les camions du chantier en cours à cet endroit là. Je n’ai peint que le ciel et les fils.

La plage des oies, 23 mars

L’éleveur de moutons, dresseur de chiens de berger possède aussi des oies. Il a créé pour elles un petit bassin dans lequel elles se baignent ou pas. Elles caquettent bruyamment et on les aperçoit en passant, taches blanches entre les arbres et les buissons. Dans le tableau les oies ont disparu.

Trois arbres, 24 mars

Un peu plus loin sur le chemin de la Lune, un matin, à contre jour ces trois beaux chênes.

Détail, 25 mars

Ce matin, j’ai vu un bout de branche sèche à côté de laquelle est posée une feuille de charmille vert clair. Le chemin est goudronné mais très gravillonneux.

La poule blanche, 26 mars

Ce matin la poule blanche a l’air très pressée. Elle va et elle revient du fond du jardin, toute la journée, sans se lasser.

Tombeau de la Rousse, 27 mars

Il y a quelques semaines, la poule rousse est morte. Elle avait la galle aux pattes et des problèmes respiratoires, le vétérinaire l’a euthanasiée. Nous l’avons enterrée dans un coin du jardin, en y creusant un trou pour y déposer la poule emballée dans des feuilles de Libération. Sur sa tombe nous avons posé quelques pierres et blocs de béton trouvés en creusant le trou. Puis des beaux galets colorés, une pigne de pin, des feuilles, des fleurs et une petite poule en porcelaine achetée aux puces de St-Michel.

Mur bleu, 28 mars

Un des murs extérieurs de la maison est peint en bleu. Le jasmin court sous la fenêtre de notre chambre, il va bientôt fleurir. Je peins en pensant aux maisons des îles grecques, sans les bougainvillées et sans la mer.

Forêt ce matin, 29 mars

La forêt de notre voisin est toujours aussi belle. Ce matin, je regarde par la fenêtre de mon atelier et c’est cette forêt ou plutôt ce bois que je vois. Chaque jour la lumière est différente et les arbres changent de couleur, de forme. En ce moment les arbres mettent leur nouveau feuillage, des verts très doux, légèrement teinté de mauve, un peu argenté.

La Noire et la Brune, 30 mars

Toujours les poules, encore les poules, je ne me lasse pas de les voir aller et venir, picorer sans cesse derrière les fenêtres de l’atelier. Un vrai bonheur aussi en peinture.

Flaque d’eau couleur miel, 31 mars

Sur le chemin de la Lune après une nuit de pluie, l’eau stagne dans les trous du bitume. Celle-ci a pris la couleur du miel et c’est une couleur « improbable » en peinture. Le soleil est revenu, il éclaire les petits cailloux blancs et va très vite assécher le chemin.

Chatte flairant le laurier-rose, 1er avril

Elle fait le tour du jardin en flairant tout ce qui se présente devant son nez, puis elle fonce, grimpe sur le chêne et redescend aussitôt. Puis je la trouve alanguie sur la chaise du bureau, elle dort, mais toujours à l’affût.

Ciel avec nuages, 2 avril

Ce matin, on marche sur le chemin de la Lune, le ciel est bleu mais plein de petits nuages blancs. Belle journée en perspective.

Porte entrouverte, 3 avril

D’ici je vois la porte entrouverte de l’atelier d’Alexandre. Dans le miroir du couloir se reflète une pile de tableaux en partie recouverte d’un tissu noir. Par l’étroite ouverture j’aperçois une partie du tableau sur le mur du fond, une tache rouge et une main. Après avoir commencé à peindre, je vais entrouvrir un peu plus la porte pour voir mieux le tableau et l’ange byzantin vêtu de jaune.

La Blanche et la Noire, 4 avril

C’est toujours un bonheur de peindre les poules. Elles se laissent peindre de façon tellement onctueuse, j’ai l’impression de caresser leurs plumes tout en leur donnant forme avec la couleur.

Ciel, un nuage, 5 avril

Une tache de couleur assez liquide devenue peu à peu un étrange nuage dans un ciel bleu.

Dans le pré, 6 avril

Au bout du chemin, un grand champ d’herbe dans lequel paissent les vaches. Ce matin elles sont couchées avec leurs veaux à leur coté. Jolie scène champêtre à 10 km de Bordeaux, espérons que cela dure encore longtemps.

Tesson dans le poulailler, 7 avril

Celui-ci nous avait échappé, il était à moitié enfoui dans la terre mouillée du poulailler. Je l’ai ramassé et nettoyé pour voir un peu les couleurs. Dans le tableau, il a pris place parmi la terre et les cailloux en peinture. C’est juste un petit déplacement dans un autre espace, l’espace du tableau.

Chatte sur le tarmac, 8 avril

C’est sur cette plate forme qu’on appelle le tarmac qu’Alexandre a donné des graines aux oiseaux tout l’hiver. La chatte les observait alors depuis le sol mais aujourd’hui, elle occupe le terrain. La patte posée sur l’antéfixe, l’œil entrouvert, elle veille.

Vert sombre, 9 avril

Aujourd’hui, j’ai retouché la Chatte sur le tarmac et repris les tableaux J5 en faisant disparaître le chat blanc et J7 en faisant disparaître les oies. Et puis j’ai peint un tableau vert sombre avec les couleurs terre verte, vert pin, un peu de vert émeraude et de violet foncé.

Caisse à outils, 10 avril

Ce matin il pleut. La caisse à outils est à mes pieds, elle est presque vide, le marteau, la tenaille, la pince et les autres outils sont au fond. La peinture ne nécessitant aucun serre-joints pour l’instant, la caisse est donc inutile ! Mais les couleurs sont belles à peindre.

Nos ombres, 11 avril

Nous allons marcher, Alexandre et moi, presque chaque jour. Juste de l’autre côté de la route commence le chemin de Cadène que les gens du pays appellent chemin de la Lune. C’est un chemin goudronné mais plein de « nids de poules ». Aujourd’hui il fait très beau, le soleil brille, c’est le matin. On revient sur nos pas, le soleil dans le dos.

Poule de Pâques, 12 avril

La poule et le lapin sont des symboles de Pâques, allez savoir pourquoi ! Notre poule blanche est la plus douce et la plus familière. Ici sous le petit érable rouge, près du tuyau d’arrosage, la tête inclinée, l’air étonné de celle qui ne comprend pas tout.

Feuilles du chêne, 13 avril

Le chêne du jardin met ses premières feuilles. À peine déroulées, encore fragiles et si fraîches.

Guano, 14 avril

Crotte d’oiseau sur le chemin de la Lune. Petite tache blanche qui attire mon regard.

Peau de mandarine, 15 avril

Quand Alexandre va marcher, il emporte une pomme ou une mandarine qu’il épluche et mange en chemin. Comme Le petit Poucet, on peut le suivre à la trace.

Autre flaque d’eau, 16 avril

Le 31 mars j’ai peint une flaque couleur de miel. Celle d’aujourd’hui est plus austère et plus terrifiante. Elle prend des allures de monstre marin ayant échoué sur une route goudronnée.

Le gant noir, 17 avril

Je suppose que quelqu’un a trouvé ce gant sur le chemin, l’a ramassé et accroché à une branche par l’attache élastique rouge et noir fixée au poignet. Un bel indice pour se raconter des histoires.

Butternut, 18 avril

Aujourd’hui 18 avril il pleut, nous n’irons pas marcher. Dernièrement, nous avons reçu un « butternut » de nos amis au très beau jardin. Un légume de l’automne dernier parfaitement conservé ! Nous ne l’avons pas encore mangé donc je vais le peindre, en faire un petit tableau.

Mobylette jaune, 19 avril

Souvent lorsque nous marchons le matin, nous rencontrons notre « ami » livreur de journaux sur sa mobylette jaune. Parfois, à la fin de sa tournée, il la pose un instant au bord du chemin pour aller se dégourdir les jambes. Il nous dit chaque fois « Vous me reconnaissez ? Il faut que vous me reconnaissiez pour ne pas me prendre pour un rôdeur ». On ne peut pas ne pas le reconnaître, c’est un gars très costaud à la peau noire avec un petit accent de son pays. Il dit aussi : « J’habite Cenon parmi les immeubles, ici vous êtes à la campagne, vous devez apprécier et il faut vous battre pour que la ville ne se construise pas jusqu’ici ». Il a raison.

Résister, 20 avril

En novembre 2017 nous avions reçu une carte postale d’un ami. Sur cette carte, le mot RÉSISTER et au verso une légende : « Inscription gravée dans la pierre d’une margelle de la Tour de Constance à Aigues-Mortes (Gard). Elle est attribuée à Marie Durand, protestante ardéchoise qui resta enfermée pendant 38 ans, jusqu’en 1768 ». Aujourd’hui J35 du confinement, cette carte est toujours sur ma table d’atelier avec d’autres objets et images. Ce mot RÉSISTER prend un sens encore plus fort, je vais faire un tableau dont il sera le sujet principal.

Vert maya, 21 avril

Juste peint avec de la couleur verte, ce vert que j’affectionne particulièrement, qui contient du jaune, est très lumineux voire un peu acide. C’est le « vert maya » disent mes amis.

Iris clairs, 22 avril

Devant la fenêtre sud de l’atelier poussent des iris bleu-mauve très clairs. Ce sont les premiers iris qui fleurissent au jardin et ils sont si proches de l’atelier. Leur feuillage est vert clair aux formes coupantes, aiguisées mais souples.

Camélia rouge, 23 avril

Derrière la maison – notion difficile à définir – disons au nord, à l’ombre de la maison l’été et où l’hiver le soleil ne passe pas. On y trouve, entre autres, un grand saule pleureur, un saule de Pâques, un érable de forêt, une plante d’acanthe et deux camélias, un blanc, dont j’ai déjà peint une fleur le 23 mars et un rouge près du petit érable et des hellébores. Ce matin j’ai ramassé sa dernière fleur rouge tombée à terre pour la peindre sur le tableau du jour.

Nuage, 24 avril

Aujourd’hui j’ai préparé les supports qu’Alexandre a coupés dans les chutes de bois de ses propres tableaux. C’est « une petite entreprise qui ne craint pas la crise » ! Il scie et il ponce et moi je découpe et colle sur chacun un morceau de toile à la dimension du bois. Puis je passe du gesso et je ponce pour obtenir le grain qui me convient. Fatiguée, je n’ai plus trop envie de peindre, mais tout de même. Alors j’ai peint un ciel avec un nuage blanc jaune et c’est tout.

Iris jaunes, 25 avril

Toujours derrière la maison poussent des iris de couleur jaune dans un terrain plutôt humide, à l’orée du bois. Ces taches jaunes parmi tous les verts qui les entourent, y compris leur propre feuillage, c’est très beau.

Lierre dans le cyprès, 26 avril

Les cyprès plantés entre le séquoia et l’atelier d’Alexandre sont maintenant des grands arbres plutôt austères. Le lierre les envahit progressivement et leur feuillage vert brillant fait plaisir à voir et à peindre.

Les œufs, 27 avril

Trois de nos quatre poules pondent des œufs assez régulièrement. Disons que nous récoltons en moyenne deux œufs par jour, ce qui est bien suffisant pour nous et nous permet d’en donner de temps en temps à nos voisins. Aujourd’hui il y a six œufs dans la corbeille, je n’ai pas peint la corbeille, juste les œufs.

Le petit vase noir, 28 avril

Ce petit vase a une histoire. Mon père aimait beaucoup la peinture, non seulement dans les musées et les galeries mais il était un peu collectionneur et il peignait de temps en temps, le dimanche. Il était ce qu’on appelait alors un peintre du dimanche. Quand il faisait beau, il m’emmenait peindre à la campagne sur le sujet. Sinon on installait une nature morte sur la table de la salle à manger et on peignait chacun un tableau. Ce petit vase noir faisait partie de nos objets favoris, avec ou sans fleurs. C’était dans les années 50. Cet objet m’a suivie et il est toujours là. Avec quelques fleurs du jardin le voilà aujourd’hui.

La chaise du berger, 29 avril

De nombreux moutons paissent dans les champs qui longent le chemin. Parfois un berger et son chien les surveillent quand le champ n’est pas clôturé. Le berger a donc sa chaise qu’il transporte d’une main et son bâton de l’autre. Cette chaise en métal peint en blanc, au placet perforé n’est pas à l’image du berger, un homme fort, d’un certain âge, vêtu d’une salopette bleue, il se déplace avec lenteur. Cette chaise est un étrange objet dans le paysage et dans le tableau aussi d’ailleurs !

La chatte, 30 avril

Aujourd’hui il pleut, la chatte de nos voisins entre parfois dans la maison encore chauffée pour y faire une petite sieste. Elle est installée sur une chaise, la tête entre ses pattes avant. Nous la gardons quand nos amis s’absentent, elle est très belle et j’aime beaucoup la peindre. Dans ce petit tableau, j’ai eu du mal avec la chaise, elle a donc en partie disparu et c’est bien ainsi.

Forêt sous la pluie, 1er mai

Il pleut depuis deux jours, c’est triste et ce tableau aussi.

Un rêve de ciel, 2 mai

Ou bien un ciel de rêve je ne sais pas. C’est juste de la peinture, une grosse tache de peinture bleu-royal avec du blanc. « Mais encore faut-il en faire un tableau », disait Giacometti.

Route barrée, 3 mai

900 m après le premier panneau on arrive au bout du chemin praticable. Ici s’ouvre un immense chantier, la création d’un rond-point important à la sortie du village de Fargues St-Hilaire sur la route de Bordeaux. Le chemin est donc barré par des blocs de chantier et un beau panneau jaune et noir. Il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin et marcher à nouveau 900 m.

Roses rouges, 4 mai

Le long du pignon est de la maison, nous avons planté six rosiers de différentes couleurs dont un rouge. Celui-ci a eu beaucoup de peine à se développer, il est placé presqu’à l’angle nord-est de la maison et il souffre certainement d’un mauvais courant d’air. Mais cette année, l’hiver ayant été plus doux et avec un peu d’engrais, le rosier est magnifique. Les fleurs et les poules se prêtent bien à mon plaisir de peindre. Le pinceau et la couleur forment presque sans mon aide les plumes et les pétales. Des pinceaux ronds de préférence, de calibres différents selon l’endroit du sujet. C’est magique !

Poule à l’ombre, 5 mai

Cette poule blanche qui capte si bien la lumière, reçoit tout aussi bien les ombres sur son plumage. Réfugiée sous le petit érable rouge, elle gonfle ses plumes et profite de la fraîcheur. Le temps est suspendu.

Bassin de Belle Étoile, 6 mai

Ce bassin aménagé dans le parc de nos voisins m’a déjà permis de faire plusieurs tableaux ces deux dernières années. Il est encore en chantier mais certaines plantes sont déjà bien installées comme les iris jaunes, les sagittaires, des herbes aquatiques et les lentilles d’eau. Elles envahissent un peu la surface de l’eau et nous empêchent de voir les magnifiques carpes koi qui pointent leur nez de temps en temps. Le ciel s’y reflète ainsi que des arbres en contre-jour. Le gingko biloba planté au bord du bassin laisse tomber quelques feuilles délicates à la surface de l’eau.

Petite fenêtre, 7 mai

Ce matin à 6h55, le soleil se lève et entre par la petite fenêtre métallique située juste au-dessous de l’avant toit. C’est une lumière orangée, éblouissante. Dehors, le saule pleure de toutes ses branches jaunes et son feuillage vert.

Le bout de bois, 8 mai

Trouvé sur le chemin de la Lune, glissé dans la poche de ma veste et rapporté à l’atelier. Aussitôt fixé au mur par deux petites pointes, il devient une figure aux bras dressés, un signe jubilatoire qui évidemment me fait penser à la statuette en bois peint de la tribu Lengola bras levés et de taille humaine. Elle est là, dans notre chambre, non loin de la petite fenêtre. Le tableau du bout de bois n’est que le prolongement d’une histoire de bois et de peinture.

Une maison pour MJ, 9 mai

Notre amie rêve d’une petite maison, toute simple mais belle. Quand elle voyage, elle repère souvent des maisons un peu détruites ou même des maisons sans toit ou quasiment en ruine. La dernière fois qu’elle est venue nous trouver, elle a vu cette maison juste derrière chez nous, dans le champ où paissent parfois les moutons et elle a dit « Cette maison est pour moi ! ». C’est une ancienne grange en bois avec un toit de tuiles girondines, les parois sont détruites en grande partie et la végétation l’a presque totalement recouverte.

Ombres du jardin, 10 mai

Les ombres dans le paysage me donnent l’occasion de travailler avec des contrastes forts et cela me va bien. Depuis plus de 10 ans, j’ai peint de nombreux tableaux représentant des parcs et des jardins qui mettent en jeu de manière très contrastée les zones d’ombre et de lumière. Notre ami Patrick disait toujours, « Ce qui est bien avec le soleil c’est qu’on peut se mettre à l’ombre ».

 

© Adagp, Paris