Progresser suivant l’obliquité amène le corps à prendre conscience de façon plus immédiate encore de son propre poids, de l’incidence de la gravité, du déséquilibre permanent ; l’oblige à mobiliser un certain degré de résistance musculaire, pour ne pas chuter. Concentrée sur les gestes essentiels au maintien de cet équilibre, en échange permanent, par contact, comme aimantée par le sol, à la fois en appui et tout en retenue. Dans une instabilité permanente qui oscille entre la verticalité, l’horizontalité et le degré d’inclinaison de l’axe de rotation de la terre, qui est actuellement estimé à 23°26′.
Investir un terrain repéré dans l’espace public. Un site en extérieur, à la lisière de l’urbain, choisi en fonction de sa topographie, une portion de piste goudronnée inclinée, disponible.
In situ, envisager cette pente comme espace de travail, périmètre d’expérimentation. Transposer là, sur ce terrain, à vide, les gestes et mouvements travaillés en amont à partir des modules d’angle 23°26′. Élaborer des partitions de gestes et de déplacements. Choisir soi-même les contraintes que l’on accepte d’assumer, celles inhérentes aux éléments, à la matière, au corps, et qui deviennent constitutives du projet.
Partitions Déplacements 23°26’, 2023
8 dessins, pierre noire sur papier, 56 x 76 cm (chacun)
La série Déplacements 23°26′ reprend les circulations effectuées, et celles qui auraient pu l’être, sur le terrain à l’aide d’un module 23°26′ indiquant l’angle aux changements de directions. Cette série constitue un nouveau jeu de partitions, déplacements transposables sur un autre terrain…
Véronique Lamare
Crédits photographiques : Véronique Lamare
© Adagp, Paris