Exposition personnelle

Sans temps

Du 21 septembre au 7 décembre 2024
Salle d’exposition - Pôle culturel et sportif du Bois fleuri – Lormont
{Fleurs sociétales}, 2024
Fleurs sociétales, 2024
Peinture acrylique, vinylique, craie, pastel sur papier Canson 160-224g, 150 x 190 cm

En 1568, Brueghel l’Ancien peint La parabole des aveugles, en référence au récit néo-testamentaire de Mathieu et Luc {note}1. Six personnages aveugles se suivent en se tenant par l’épaule. Le premier d’entre eux est déjà tombé. Dans sa chute, il va entraîner les cinq autres malheureux. La composition qui traverse le tableau dans une longue diagonale induit d’elle-même la chute inexorable de l’ensemble des personnages. A la fois Art Sacré et peinture de paysage, Brueghel représente la finitude des hommes dans un monde aux couleurs gris, brun, vert tamisé qui les enferme et les condamne au désespoir. En 1890, Maurice Maeterlinck écrit et fait jouer sa pièce Les aveugles, pièce en un Acte qui reprend la parabole, elle aussi, en introduisant dans le théâtre une nouvelle approche du récit : les comédiens censés « voir » où ils vont confient cette tâche au public qui, seul, assiste impuissant au désastre imminent.

Ces deux références nous guident pour approcher les œuvres de Michel Herreria dans le contexte de son exposition Sans temps qui se déroule au Bois Fleuri de Lormont. « Sans temps » signifie à la fois l’histoire personnelle de Michel Herreria avec les Centres d’Arts de cette ville qu’il connaît depuis les années 80 ; « sans temps » signifie aussi que l’histoire de l’œuvre de l’artiste n’a de cesse de rassembler, période après période, des préoccupations similaires, déclinées comme autant de suites ou de variations d’un même projet de conversation avec les Maîtres anciens, avec le théâtre d’avant-garde et avec les enjeux les plus actuels de la représentation picturale.

Jérôme Diacre (extrait)

 

Vernissage le samedi 21 septembre à 11h30

1« Laissez-les. Ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Or, si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous deux dans la fosse. » (Mt 15,14 ; Lc 6,39)