série de photographies réalisées en 1989
Les animaux délimitent leur territoire de chasse de façon olfactive et graphique. De la même manière, l’homme premier cerne et marque les limites de son aire de vie. Tous écrivent et aucun n’a conscience de son acte, jusqu’au jour où l’homme décide de consacrer un territoire. Devant cette impérieuse nécessité, l’homme découvre le signe, l’écriture le transcende.
Les forestiers délimitent leur propriétés de marques et de bornes ; cette volonté de signaler le territoire et la précarité des moyens employés rapprochent ces signes fonctionnels de l’écriture archétypale.
Mon travail consiste donc à répertorier de manière systématique ces signes fonctionnels (casser, plier, lier) et à établir une sorte de vocabulaire. Ce vocabulaire élaboré, codifié, prends dans l’atelier son autonomie : du signe au sens, du sens à la forme. Puis la forme se déploie ; le respect du signe et du sens s’allie à la manipulation des matériaux et aux préoccupations artistiques.
Christophe Doucet
Sabres, 1989
© Adagp, Paris