Regarder l’heure, attendre l’aurore

{Regarder l'heure, attendre l'aurore}, 2022
Regarder l’heure, attendre l’aurore, 2022
Impression photographie et texte sérigraphié, 59,4 x 42 cm
Édition de cinquante exemplaires
Production Réseau Altitudes

 

Le projet Regarder l’heure, attendre l’aurore présente également deux sculptures réalisées en 2020 et 2021 dans le cadre d’une résidence de création du réseau Altitudes - art contemporain en milieu alpin, et avec le Centre d’art de Flaine (Haute-Savoie).

 

Le texte.

Regarder l’heure,
entre chien et loup,
attendre la nuit.

Dans le soir transparent, dans l’opaque, dans l’étrange.
Avec obstination fixer le lointain,
L’infini devant soi.

Là,
Très exactement là,
il n’y a pas d’échelle du temps.

Seulement le silence du ciel.

Ce beau silence couleur bleu-argenté avec des reflets jaune-doré.

Ces couleurs sont une lumière qui vague

Un halo tranquille traverse quelques voiles poudreux ocres et roses, ils s’allongent et retombent sur la nuit suspendus dans une espèce de mirage.
Ces signes dans le ciel, ces constellations au fond très pourpres, jaune-vert ; ces nappes incandescentes aux couleurs pastel, bleu-orangé, rouge, brun, vert, rosé, violacé, doré, cuivré, parfois turquoise glissent au-dessus de moi, dans un mouvement lent.

Je ne saurais décrire la matière de ce moment. L’expérience de ces variations, celles qui ont lieu chaque heure, nuit et jour.
Un mélange de vapeurs qui s’accumulent, des lueurs qui font mal aux yeux.

Mais ces éclats ne sont qu’effets de surface ; une émotion d’images et de bruits.
Ces mouvements vitraux, ces rubans de fumées colorés peu à peu dispersés s’échappent dans le sombre

Les contours se perdent.

Proche de la disparition,
leur présence est magnétique.
Invisible

Ces couleurs sont mémoire, un point d’incandescence.

Le temps qu’il faut on s’efforce d’y croire
jusqu’à la dernière minute.
Quand l’heure n’est plus au songe, le paysage est la mémoire des choses, la
sensation.

Il persiste dans un souvenir mélancolique.