Promesse présente une architecture en château de cartes réalisée à partir d’éléments de façade d’un bâtiment Jean Prouvé réalisé à Grenoble en 1962. Se référant aux utopies architecturales des années 60 qui aujourd’hui ont été en partie détruites, ces modules empreints d’un certain radicalisme dû aux contraintes financières et temporelles de l’époque, témoignent de leur fragile équilibre. Ils constituent une application extrême des théories du Mouvement Moderne. Ces constituants d’un mur rideau représentent l’obsession pour la « modernité » caractéristique de la période : « Une nouvelle civilisation est née, rien du passé ne peut servir à l’exprimer, tout doit être neuf. » (Le Corbusier). « La construction des situations est donc la façon la plus directe de créer dans la réalité urbaine de nouveaux comportements et d’expérimenter quelques-uns des moments » (Constant) {note}1. C’est à partir de ces deux postulats qu’a été réalisée cette sculpture, se jouant de l’histoire et des codes dans la perspective de remettre en question les formes qui nous entourent. Le remploi des gravats de la modernité montre la fragilité de l’instant et l’effondrement sous-jacent à la construction. Il est question de déconstruire pour reconstruire, d’une oscillation ou d’une tentation permanente, qui constitue sans doute l’un des thèmes essentiels de l’art et du XXe siècle.
Ibai Hernandorena
Crédits photographiques : Ibai Hernandorena
1Constant, Une rétrospective (2001), Musée Picasso Antibes et Paris.