Une des manières d’interpréter le jardin zen japonnais est de le lire comme une représentation de la nature à échelle réduite, composée d’éléments qui font signe dans une forme d’abstraction, une représentation synthétique de la nature.
Dans ce jardin, l’artificialité est poussée un peu plus loin puisque les éléments qui le composent sont tous des produits industriels. Les graviers de kaolin habituellement utilisés sont remplacés par un isolant pour les combles perdus, les rochers par des parpaings et des morceaux de carreaux de plâtre.
Ici, pas de terrasse de temple depuis laquelle on peut contempler le jardin, mais une construction en bois aggloméré qui prolonge la marche de l’hôtel de la chapelle, offrant ainsi les points de vues nécessaires à la contemplation.
Le paysage emprunté est un principe majeur du jardin japonais. Ce qui entoure le jardin n’est pas nié ou camouflé, mais intégré à sa composition. Ainsi, le paysage qui se trouve au-delà des limites du jardin en devient le troisième plan. C’est ce même rapport que je me suis attaché à entretenir avec la chapelle des Calvairiennes afin de cohabiter avec elle et les éléments qui la composent.
Vincent Carlier
Crédits photographiques : Nino Laisné