Muga(k)

Le fleuve côtier du Pays basque, la Bidassoa, frontière naturelle et politique entre la France et l’Espagne est le point de départ de cette série sur le thème des migrations. Nombreux·ses sont ceux·celles, qui tentent aujourd’hui de le franchir pour rejoindre les grandes métropoles françaises et européennes, porté·es par l’espoir d’une vie meilleure.

Des vestiges du camp de Gurs, situé dans les Pyrénées-Atlantiques, qui fut tour à tour lieu d’internement pour les réfugié·es espagnol·es, les juif·ves étranger·es, puis les opposant·es politiques sous le régime de Vichy, à la tombe d’une princesse vietnamienne ayant vécu au Cafi (Centre d’accueil des Français d’Indochine) de Saint-Livrade, dans le Lot-et-Garonne, les traces de ces mouvements migratoires traversent cette vaste région. Ces lieux marqués par l’histoire, dialoguent avec des portraits d’hommes et de femmes dont les parcours personnels ou familiaux témoignent de ces multiples déplacements choisis ou subis.

« Muga(k) », qui signifie « frontière(s) » en langue basque, évoque à la fois une limite concrète, qu’elle soit géographique ou politique, et une frontière plus insidieuse, symbolique, cette barrière invisible, que l’on se fixe et qui entrave la possibilité de rencontre avec l’autre.

Maitetxu Etcheverria

L’exposition Arpenter, photographier la Nouvelle-Aquitaine qui a présenté la série Muga(k) résulte d’un ambitieux programme de commandes photographiques confiées par le Frac-Méca à Bordeaux à neuf artistes en Nouvelle-Aquitaine. Lancé et soutenu par la Région, ce projet a permis à des photographes de se consacrer à des sujets portant sur le monde rural, la ville et le périurbain, les migrations, les itinéraires et les voies de communication, la situation écologique, les fragilités et les dissonances, les paradoxes, le « génie du lieu » ou encore « les communautés apprenantes ». Ceux-ci avaient été soumis préalablement à un conseil scientifique par le biais d’une note d’intention. [...]

Emeline Vincent