Ces sculptures sont une évocation d’iles imaginaires : blanches et sur roues, elles sont surmontées d’un parasol embarqué. Le projet affirme la sculpture comme outil pour occuper l’espace dans le but de le révéler. L’assise est un premier pas vers l’acte créatif car elle permet de s’extraire d’un mouvement, de laisser infiltrer peu à peu la distance nécessaire. Marcher dans une rue empêche de la regarder, s’y asseoir la révèle. Le projet Mobile Island découle de cette observation. L’enjeu y est double : la confrontation aux usages et la tentative d’ouvrir des contre-espaces. La sculpture est matière à expérience, elle doit trouver sa place et entrer en résonance avec un paysage dans lequel elle n’est pas attendue. Le public est libre de s’engager ou non dans cette proposition et de créer des situations dans l’espace général, tout en creusant l’évidence de l’espace vécu jusqu’à en contester l’usage initial.
Ibai Hernandorena
Crédits photographiques : Ibai Hernandorena