J’ai longtemps résisté à l’idée de photographier Londres. J’ai toujours eu l’impression que la ville était trop grande, trop animée, trop intense, trop complexe et peu accueillante, et que ses habitants étaient pris dans une course à l’échalote capitaliste désespérée. Je considérais également Londres comme une ville débordant de clichés touristiques à chaque coin de rue. J’ai donc toujours pensé que c’était une ville qui n’avait rien à m’offrir en tant que photographe. Mais un jour, je me suis rendu compte qu’il y avait peut-être moyen de photographier à Londres. La solution n’était pas d’essayer de faire des photos à Londres de ce que je pensais être la ville. Au contraire, que se passerait-il si j’oubliais le Londres que je pensais connaître et si j’abordais la ville avec une vision oblique, pour la regarder de travers et essayer de trouver une nouvelle façon de la voir ? C’est ce que j’ai fait. Les photographies que j’ai réalisées montrent indubitablement Londres, mais c’est le Londres que la plupart des gens ignorent ou ne voient pas. Ce sont les fragments, les moments et les scènes qui passent et ne retiennent pas l’attention. Ces photographies révèlent peut-être un univers parallèle dans la ville. Elles révèlent peut-être aussi un aperçu de ce que Londres est, ou pourrait être, derrière sa façade.
Justin Partyka