Étrangers à Saint-Sulpice-Laurière, nous sommes accueillis en pays inconnu. Si, en arrivant, nous ne savons ce que nous allons faire, nous sommes certains de vouloir travailler ensemble. Escalier chausse-trappe, bloc sanitaire en fuste, reproduction quasi grandeur nature d’un paysage exotique, poutres apparentes et barres de métro sur la porte, le chalet saint-sulpicien nous abritera ici le temps de « La croisière de l’art ». Cette bâtisse en bois a été réalisée lors d’une collaboration entre l’École Boule de Paris et Lycée des Métiers du Bâtiment de Felletin (construite pour un projet pédagogique par des lycées d’enseignements professionnels limousins).
De la construction alambiquée (du fait des exercices juxtaposés), nous avons extrait des travaux d’étudiants pour agencer nos propres réalisations ; comme le gîte, La bavarde, Le tartan saint-sulpicien, L’haltèropéde, Chaussé-glissé, Cinq minutes de vacance, Morri(s)kado, Le canap’à dos, La cartouchière à jalousie, seront, Selon l’humeur, des œuvres praticables. À échelle humaine, les pièces sont fabriquées en bois, métal et cuir, en collaboration avec des artisans du territoire. Les couleurs (le bleu, le jaune et le rouge) viennent souligner l’ambivalence plastique des objets imaginés. Pas vraiment utilitaires ni commodes, jupe, chaussures, sac à dos, et autres coiffes feront une occasion de séance d’essayage par les habitants présents le 26 septembre où chacun prendra son attitude propre avec les sculptures. Une série de photographies des expérimentations deviendra le répertoire de ces micro architectures portatives.
Lidia Lelong & Jean Bonichon, 11 septembre 2020, Saint-Sulpice-Laurière
© Adagp, Paris
Crédit photographique : Lidia Lelong et Jean Bonichon