Au cours de l’hiver 1965, la rédaction du magazine Esquire demande à Gay Talese de réaliser un papier sur Frank Sinatra. Mais l’immense star, qui approche de la cinquantaine, ne semble guère disposée à répondre à la moindre interview. Pour autant, le journaliste ne se décourage pas et, redoublant de créativité, s’entretient avec l’entourage du chanteur qu’il se contente d’observer à distance. Le résultat est probant : l’article devient l’un des plus célèbres jamais publiés. Le New Journalism est né.
Le mot « personnalité » et son pluriel me posent problème – ils me gênent – notamment dans des formules telles que « de nos jours, le tennis manque de personnalités » ou « le tennis a besoin d’une nouvelle star qui soit une vraie personnalité ». Cela dit, si, à l’avenir, on me permet d’utiliser ce terme entre guillemets et de l’employer comme exact synonyme d’une expression composée de trois syllabes, de neuf lettres, commençant par un t, se terminant par un l (et comprenant, dans cet ordre, les lettres intermédiaires suivantes : r, o, u, plus loin d, u, espace, c et encore un u), alors, dans ce cas, personnalité et moi allons bien nous entendre.
Martin Amis, 1994 (extrait)
Avant Timothy Leary et les Beatles, le LSD était une drogue méconnue échappant à toute réglementation. Les années 1950 marquèrent un tournant. Cary Grant et Esther Williams, suivis par une partie du gotha hollywoodien, commencèrent à prendre du LSD dans le cadre de leur psychothérapie. La récente reprise des recherches scientifiques sur la molécule a incité les auteurs de l’article à raconter comment deux médecins de Beverly Hills firent la promotion d’une nouvelle drogue miracle, à cent dollars la séance, modifiant profondément la vie de leurs prestigieux patients.
© Adagp, Paris