Greta Thunberg, enseignante : Bien, comme vous le savez, je vous demande de vous répartir par deux, et d’imaginer un autre monde possible. Notre civilisation a des qualités, certes, mais je suis sûre qu’avec ce qui fait sa force, nous pouvons encore l’améliorer.
Matteo Salvini, écolier : Il faut faire quoi pour la reconstruire ?
Greta Thunberg, enseignante : Chacun d ’entre vous doit soulever les qualités et les défauts de notre humanité. Y a il plus de points noirs, ou plus de points positifs ? Une fois que les listes seront comparées, vous devrez trouver une solution à chaque problème. Maintenant, répartissez-vous par deux et protégez-vous.
Les élèves le font.
Greta Thunberg, enseignante : Parfait. Je vous donne les feuilles.
Elle distribue 1 format A3 à chaque table.
Greta Thunberg, de retour à son bureau : Tenez-vous bien à 1m de distance. Au travail.
Victor Orban et Matteo Salvini se sont mis ensemble.
Victor : Pour moi le premier souci c’est qu’il y a peut-être trop de circulations. Il faudrait des étrangers mais moins, et mieux triés. Par exemple, si tu choisis des polonais, tu en sélectionnes 100 au lieu de 200, et tu les laves.
Matteo : T’as raison.
Victor : Tu notes !
Matteo : D’accord.
Matteo prend un feutre vert et retranscrit les paroles de Victor.
Victor : Maîtresse, vous pouvez venir !
Greta : J’arrive.
Elle se lève et les rejoint. Victor lui expose sa première idée.
Greta : C’est intéressant mais crois tu qu’il faille des étrangers en ce moment.
Victor : Pourquoi ?
Greta : Réfléchis bien.
Victor : La pandémie ?
Greta : Exactement. Il vaut mieux rester dans son pays pour le moment. Le dé-confinement commence à peine Victor. Ça risque de durer des mois, il faut donc repenser entièrement les modes de déplacement. Vous pouvez continuer.
Greta se déplace à la table d’à côté.
Greta : Erdogan, où est passé ton masque ?
Erdogan, écolier : Je l’ai posé sur le porte manteau.
Greta : Tu te moques de qui ! Les gestes barrières sont à respecter impérativement. Tu veux contaminer ton camarade ?! Remets-le !
Erdogan va chercher son masque à fleurs jaunes et revient s’asseoir à côté de Boris Johnson.
Greta : C’est toi qui a noté Boris.
Boris : Oui.
Greta prend la feuille et lit :
Dans ce nouveau monde il faudrait que chacun soit dépendant de l’autre. Moins d’individualisme et plus de collectif. Il faudrait aussi que chacun ait son propre argent et le garde pour éviter la propagation du virus.
Greta : Bien, tu peux développer ton idée avec Erdogan. J’aimerais que Donald Trump et Jair Bolsonaro cessent de faire n’importe-quoi !!!
Elle se précipite vers eux.
Greta : Qui a vidé le gel sur la table ?!
Bolsonaro : Moi. Je voulais voir un peu mieux à quoi il ressemblait pour trouver des astuces.
Donald Trump : On voudrait mettre du gel sur les routes pour que les pneus des véhicules soient protégés.
Greta : Tu imagines un peu la quantité de gel qu’il faudrait fabriquer. Il y a déjà une pénurie donc ton idée est bien sympathique mais irréalisable !
Ang San Suu Kyi lève le doigt.
Greta : Oui ?
Ang San Suu Kyi : Puisqu’il y a pénurie de gel hydroalcoolique et surplus de pétrole on devrait utiliser le pétrole à la place du gel.
Greta : C’est à dire ?
Ang San Suu Kyi : On devrait mettre du pétrole sur les poignets de porte pour tuer le covid car il est très chimique le pétrole.
Greta : Oui mais cela risquerait de provoquer des soucis dermatologiques. _ Soyez davantage attentifs aux causes et aux conséquences de vos idées lancées au hasard mademoiselle Suu Kyi.
Bolsonaro : Elle était bien la solution de Ang San. Je dirai à mon père que vous négligez la sécurité !
Greta : PARDON ?!
Bolsonaro : Vous vous ferez renvoyer par la directrice madame.
Greta Thunberg : J’EN AI ASSEZ !
Elle prend Jair Bolsonaro par la main, le traîne hors de la classe.
Greta : ASSIS ET PLUS UN BRUIT !!!!
Bolsonaro s’installe à même le sol. L’agent d’entretien a déjà passé la serpillière.
Greta : Contre le mur !
Jair Bolsonaro met la tête dans ses bras.
Greta : J’AI DIT CONTRE LE MUR !!!!
Bolsonaro s’exécute avec un air revêche.
Greta Thunberg ferme la porte. Jair Bolsonaro se retrouve tout seul dans le couloir.
Texte de la performance.