Le futur antérieur du passé
Le futur antérieur du passé , 2021 Installation : corde, plâtre, craie, dimensions variables Vitrine des essais, galerie d’art du lycée Montaigne, Bordeaux, 2021
Ce sont 4 vitrines qui se regardent comme un diorama, en quadriptyque. Entre scène de crime et paysage, déployés en 4 volets ou s’enchaînant en 4 temps, et, portant les stigmates fragmentaires d’événements inconnus et à la temporalité incertaine. J’y parle de narration, de mise en scène et de simulacre.
Sophie Mouron
C’est à la vue des vitres vandalisées de la Vitrine des essais du lycée Montaigne que Sophie Mouron a eu l’idée d’intervenir directement sur cette « scène de crime ». La démarche de l’artiste souligne une réalité quotidienne, fugitive, banale que l’on ne remarque plus, met en lumière les détails invisibles de la ville et nous permet de voir ce que l’on ne voit plus. Son travail sur le temps, le paysage et le détail, souvent lui même imperceptible, invite le passant à une nouvelle perception du réel. Ici, c’est au travers de trois paysages, de trois temporalités, qu’elle engage les passants de la rue sainte Catherine à porter un regard nouveau sur l’accident, à déceler la poésie du commun
en soulignant les fissures, les brisures, les débris et l’éclatement des vitres comme autant d’indices narratifs d’événements passés, présents ou futurs. La projection de la fissure de la première vitre sur le mur, les débris d’un monde naissant ou en ruine au centre puis l’impact augmenté de la quatrième vitre proposent une mise en scène basée sur le simulacre et la simulation : prolonger virtuellement l’incident, esquisser la part d’inconnu, signifier l’imprévu. Tout en non dits, les installations de Sophie Mouron invitent à l’interprétation et à la projection, semant dans l’espace des pistes qu’elle nous invite à suivre.
Les étudiants d’histoire de l’art du lycée Montaigne
Crédits photographiques : Sophie Mouron
© Adagp, Paris