La collection

En 2014, j’assiste au début de la Mission centenaire pour les commémorations de 14-18. Je décide de me rendre sur des lieux de mémoire pour comprendre l’enjeu politique et économique de ces mémoriaux. Je découvre des lieux touristiques. Mon appareil photo m’encombre dans ces lieux chargés de violence, je n’arrive pas à déclencher. Et je sors toujours par la boutique.

L’Atlas Bellone est une collection d’objets souvenir et supports de communication trouvés dans des musées de guerre et des lieux de mémoire depuis 2014. En consignant méticuleusement ce qui n’est pas censé l’être, il interroge les « traces » de l’Histoire et les enjeux politiques et économiques liés à leur mise en valeur. Les événements historiques célébrés et le moment où « j’y suis allée » se chevauchent ; les géographies se mélangent. À l’inverse des discours portés par ces objets, Bellone, déesse romaine de la Guerre, incarne davantage les horreurs de la guerre que ses aspects héroïques. Cette parodie de musée dont je suis devenue la conservatrice, évolue au cours du temps.

Il prend différentes formes en fonction des contextes et des nouvelles acquisitions : édition, installation de photographies, performance...

Les index, protocoles de prises de vue et la classification de ces objets s’inscrivent dans un récit à la première personne, parfois fictif, qui met en scène la constitution de ce corpus et les procédés mémoriels qui y sont à l’œuvre.

Anaïs Marion