Exposition collective

La Dame à la Licorne

Du 6 mai au 15 juin 2022
Les Glacières de la Banlieue – Bordeaux
carton de l’exposition
© tous droits réservés

 

Vernissage le jeudi 5 mai.

Avec les artistes : Priscille Claude, Tatiana Defraine, Duda Moraes, Simon Rayssac.
Commissariat : Corinne Szabo.

Transformer les Glacières de la Banlieue en un véritable hortus conclusus médiéval - ce jardin clos apparaît dans le Cantique des cantiques comme identification à la Vierge et comme vision du paradis -, voilà le projet de l’exposition La Dame à la Licorne : convertir l’espace architectural en un jardin des délices.

Détournant le principe aristotélicien de la Scala Naturae - de la hiérarchie et de la place conférées à chaque espèce dans l’échelle de la nature -, les hommes, les animaux et les plantes y cohabitent en paix et vivent en harmonie. Dans cette nature paradisiaque, la licorne y joue un rôle ambivalent : métaphore du divin et synonyme de pureté, sa blancheur facilite l’assimilation de la légende antique selon laquelle il est impossible de capturer l’animal, à moins de l’attirer sur les genoux d’une vierge contre laquelle elle s’endort, mais fécondant ensuite la Dame de sa corne miraculeuse, elle revêt aussi une évidente connotation sexuelle et une allusion à l’amour charnel. Devenus signes érotiques, la faune et la flore autour de la femme sont alors investies de rôles multiples : points de communion et de fertilisation, repères dans l’organisation cyclique de cet espace-jardin et structuration d’une vision conciliatrice.

Tel un chemin initiatique, qui entre en résonance avec les tours et les détours d’un véritable itinéraire intérieur, chaque site de l’exposition doit sa réussite au disparate, à l’imprévu, à la brutale intrusion d’un élément différent dans l’ordre et le désordre de l’agence d’architecture. Quatre artistes, quatre gestes : si Duda Moraes matérialise l’entrée de l’exposition avec de grandes tentures fleuries - reprise de la tente dressée de la sixième tapisserie du musée de Cluny portant le nom de « A mon seul désir » -, Simon Rayssac occupe le système modulaire des poutres avec de petites installations plantureuses, Priscille Claude projette sur la verrière les images désirantes de notre inconscient collectif, Tatiana Defraine peint sur les vitres du jardin de longues femmes alanguies dans l’herbe...Dans une flore abondante (œillets, menthe, muguet, trèfles, lys, orangers, abricotiers, cerisiers, épis de blé, épis de maïs, houx et chênes) peuplée d’un bestiaire paisible (chiens, lapins, chats, chevaux, loups, perroquets, singes...), la femme symbolise un éternel féminin relevant à la fois du cycle de la terre et de la lune et d’une interprétation des cinq.

Entre féminisme, nature et désir, l’exposition La Dame à la Licorne fournit l’occasion de mettre en regard le mythe et ses idéologies avec les nombreuses possibilités de la peinture contemporaine.

Corinne Szabo

Commissaire de l’exposition

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