Jardins imaginaires

 

Exposition Jardins imaginaires, Abbaye de L'Escaladieu, Bonnemazon, 2023 Avec Félix Blume, Ursula Caruel, Mathilde Caylou, Miguel Chevalier, Claude Como, Salomé Fauc, Julie C. Fortier, Makiko Furuichi, Dominique Ghesquière, Murielle Joubert, Duda Moraes, Marie-Hélène Richard, Dimitri Xenakis
Exposition Jardins imaginaires, Abbaye de L’Escaladieu, Bonnemazon, 2023
Avec Félix Blume, Ursula Caruel, Mathilde Caylou, Miguel Chevalier, Claude Como, Salomé Fauc, Julie C. Fortier, Makiko Furuichi, Dominique Ghesquière, Murielle Joubert, Duda Moraes, Marie-Hélène Richard, Dimitri Xenakis

 

« Terrain généralement clos, planté de végétaux utiles ou d’agrément », le jardin illustre le pouvoir de l’homme sur la nature, il exprime une conception ordonnée et maîtrisée du monde, contrairement à la nature sauvage ou encore à cette fenêtre ouverte vers un ailleurs qu’est le paysage. Les modes du jardin ont suivi les préoccupations et les besoins des époques : jardin des simples du Moyen Âge, jardin à la française de Le Nôtre, jardin romantique à l’anglaise ou encore le très codifié jardin japonais. De même, les jardins qui habillent les scènes de l’histoire de l’art, loin de n’être que de simples toiles de fond ornementales derrière les personnages, intensifient le récit par la composition et la charge symbolique des éléments qui y sont convoqués. Loin de disparaître avec le Romantisme, puis la pratique du plein air, le jardin devient un sujet à part entière et notamment avec l’œuvre phare de Monet Les Nymphéas. Le Land art est aussi un prolongement de cette recherche d’harmonie entre l’homme, l’art et la nature. L’artifice, plus ou moins interventionniste, crée une émotion sensorielle à la dimension du paysage.

Le sujet du jardin est en accord avec le site de l’abbaye qui possède un parc classé ensemble arboré remarquable, mais aussi avec son histoire et son architecture fondées sur l’idée d’un monde clos (cloître, cellules). Cette exposition questionne notre représentation du jardin, de son imaginaire à travers des représentations de la nature, parfois fantasmée, renvoyant à un paradis perdu, à un « état de nature », à une communion parfaite ; parfois à quelque chose d’envahissant, de menaçant qui nous dépasse. Le jardin peut être une promesse d’évasion, de bien-être, de reconnexion avec l’authenticité, il questionne la place de l’homme dans la nature et la recherche d‘une harmonie avec la nature qui ne peut contourner l’artifice.

Aude Samaritain, texte de l’exposition, 2023

 

 

 

Crédits photographiques : Duda Moraes