L’histoire naturelle des voix de synthèse a commencé à s’écrire dans le cadre d’une résidence de recherche portée par panOramas entre octobre 2021 et janvier 2022. Donnant lieu à la production d’un texte ainsi qu’à une création sonore, ce travail sera présenté lors de la Nuit Verte au parc Palmer à Cenon, le 24 septembre 2022.
Dès le début de ma pratique artistique, j’ai fait la rencontre de voix étranges et robotiques, se présentant souvent avec aplomb comme « naturelles » (natural voices), un attribut qui tient d’avantage de la promesse. Cette quête de naturel s’inscrit dans une recherche de longue haleine, au cours de laquelle l’humanité n’a cessé de tenter, au moyen de pistons, de soufflets, d’algorithmes et parfois de supercheries, de faire parler les machines.
Mon usage des voix de synthèse, via les logiciels de text-to-speech, a souvent été sur le mode de la ruse, distordant l’orthographe, m’accordant des libertés immenses avec la ponctuation afin de guider la prononciation ou d’insuffler des accents toniques aux endroits voulus. Une ruse également avec moi-même, me permettant de ne pas utiliser ma propre voix, dont longtemps je n’ai pas compris les ressorts.
À travers l’écriture d’une « histoire naturelle des voix de synthèse », je souhaite baliser un chemin qui s’étend entre physique, chimie, biologie, poésie, linguistique, phonétique, musique et techniques de production de la synthèse vocale.
Geörgette Power
Interview réalisée le 21 janvier 2022 par Radio Campus Bordeaux en partenariat avec l’Université de Bordeaux et animée par Mélissa Mourroux, Nicolas Loubère et Joris Mazars.
Avec Geörgette Power et Rachel Guesmi, chargée de mission en coopération documentaire avec Bordeaux Métropole.
Début de l’entretien avec Geörgette Power à partir de la 6e min.
© Adagp, Paris