« Je me souviens, je me baladais...Je passe devant l’atelier de la résidence, j’aperçois une peinture, je trouve ça bien, je continue de marcher et puis je reviens. Je me suis penchée, je voulais voir davantage. »
« Les escapades de Marie en Micheline avec Martha Daura. On a été voir d’Orgeix. Ils ne nous ont pas montré ses tableaux mais sa collection de gravures de Bellmer. J’étais avec un ami, on n’en a pas dormi de la nuit. »
« Elle voulait faire les Beaux-Arts mais ses parents s’y sont opposés. Elle est partie dans le Lot. Elle a fait sa première expo à Fijeac. Elle avait 23 ans. "Ma première expo, c’était des très grands formats, je travaillais à plat en tournant autour du tableau." »
« -Qu’est-ce qui t’intéresse dans le tableau "Lucien" ?
-Le regard, la relation des deux regards, il y a une identification à l’autre et à la végétation. Il y a une relation certaine entre cet homme et sa chienne. Ils semblent proches, il y a un mimétisme, on ne sait lequel ressemble à l’autre.
-Et dans le fait d’ouvrir ta maison à un public pendant deux mois ?
-Je n’ai pas le sens de la propriété, les choses sont là pour circuler. Il faut aussi gérer avec la vie familiale. Depuis Pâques, on a ouvert un gîte, le tableau sera vu par ces personnes aussi. »
« Stéphane :
Moi je croyais que le projet c’était seulement à St Cirq. Pour moi travailler pour les résidences et pour le centre d’art, c’était rédhibitoire, c’était pas anodin. Et quand tu m’as dit qu’une famille de Cajarc pouvait accueillir une œuvre, j’en ai parlé à Catherine...sachant qu’il y avait une petite fille à naître...c’était pour moi passer le pas entre l’intime et le professionnel.
Catherine :
Moi j’ai pas pensé à ça, c’était plutôt participer à un projet.
Stéphane :
Ce qui était intéressant c’était que rien n’était fait, il fallait construire ensemble, rien n’était imposé, tout s’est fait sans contrainte. Le faire partager à un public qui n’est pas de masse, tu accueilles chez toi, c’est une démarche volontaire des deux côtés. C’est plus dans la générosité que dans la consommation. On s’est rencontré et de là, on fait partie du processus de création.
Pour nous c’était surtout la rencontre qui importait, même si tu n’avais pas pu faire le tableau. »
© Adagp, Paris