Exposition personnelle

Du plus heureux effet artistique. Monument de la pointe de Grave.

Du 23 décembre 2024 au 28 mars 2025
Archives Bordeaux Métropole
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Depuis 2017, les Archives de Bordeaux Métropole développent des résidences de recherche artistique destinées aux artistes sensibles au patrimoine mémoriel. Les fonds d’archives conservés sont ainsi explorés donnant lieu à des créations originales.

L’artiste Erwan Venn est accueilli en 2024. L’histoire s’est imposée dans ses recherches plastiques lorsqu’il était étudiant. Au moment où la guerre se réveille une nouvelle fois en Europe, il choisit de réfléchir sur l’arrivée des États-Unis dans le premier conflit mondial et leur arrivée à Bordeaux en 1917. Alors qu’il consulte de nombreux documents sur le sujet - affiches, extraits de journaux, plans, tracts, ordres de missions – un dossier « le Monument de la pointe de Grave » appelle sa curiosité et il devient son axe principal de recherche.

Au sortir du premier conflit mondial, en 1919, un ensemble d’élus français sont désireux de faire ériger un monument commémorant l’arrivée des États-Unis en France, en 1917.
L’œuvre monumentale de béton, 100 m de haut surplombé d’un phare, vise à rendre hommage à l’amitié franco-américaine en rappelant non seulement le débarquement des troupes américaines en 1917 mais également le départ de La Fayette pour les Amériques en 1777.
Le comité créé sous l’impulsion de Maurice Damour, député des Landes désignent Albert Bartholomé à la conception, accompagné de l’architecte André Ventre et les sculpteurs Henri Navarre et Antoine Bourdelle. Une première pierre est posée, le 6 septembre 1919, par le président de la République, Raymond Poincaré, en présence de l’ambassadeur des États-Unis Hugh Wallace. Le projet de construction s’échelonne sur plusieurs années, évolue et se réduit aux grés des budgets structurels. Les affres du calendrier politique des années 1930 conduisirent à une inauguration le 4 septembre 1938 en présence du ministre des Affaires étrangères, Georges Bonnet, et de l’ambassadeur des États-Unis en France, William Bullit. A peine inauguré, l’ouvrage de 70 mètres de haut est dynamité le 30 mai 1942 par les nazis.

Cette histoire d’apparition et de disparition capte l’attention d’Erwan Venn et l’inspire pour la réalisation de maquettes, à petite échelle, d’un monument dédié aux victimes des accidents du travail, invisibles victimes, d’invisibles causes, pour un monument qui n’existera jamais. Ces maquettes nées de l’expérience personnelle de l’artiste, utilisent les flacons de médicaments comme métaphore de la souffrance invisible. Son choix plastique pour la réalisation des dessins se porte sur la technique des trois pierres : pierre noire, pierre blanche et sanguine sur papier craft, technique usitée pour le portrait au XVIIIe siècle, contemporaine de Lafayette.

L’exposition réunit ses travaux de recherches, le dessin du monument imaginé et présente un ensemble de dessins créés à partir des archives de Gallica mais aussi du Smithsonian et de la bibliothèque du Congrès (Library of Congress) tout en s’appuyant sur le texte la revue en ligne In situ par Claire Steimer, conservatrice en chef du patrimoine.

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