Détection un projet qui, à travers des paysages filmés depuis des bateaux de pêche, propose une lecture artistique et documentaire des conditions de vie rencontrées sur les littoraux dans différentes régions du monde. Ce travail est né du désir de partir en bateau avec des pêcheurs, filmer leur travail, et les paysages traversés. Les rencontrer aussi au sujet des métamorphoses de leur métier, de l’océan, de la disparition des poissons, liée à la généralisation de la surpêche et à la crise écologique, de la pollution, de la montée des eaux, de notre rapport au vivant…
Le protocole de travail commence par la rencontre avec des pêcheurs sur un port, parfois avec l’aide d’institutions ou d’associations locales. Dès que le temps s’y prête, j’embarque pour une pêche, qui dure entre 12 et 24 heures. Pendant que les pêcheurs travaillent, je les filme le jour, et la nuit à la lumière des lampes électriques.
Quand les conditions le permettent, la pêche filmée est projetée peu de temps après sur le port, à l’attention des pêcheurs et des habitants. Parfois y sont mêlées les images d’autres pêches à travers le monde.
La plupart du temps, la matière vidéo prélevée lors des pêches est composée de paysages, de poissons, de pêcheurs, de gestes, de bateaux, de matériels et parfois de témoignages d’autres acteurs de ce même environnement (famille, habitant, scientifique, association…). Tout cela constitue le corpus du projet. Il a la volonté d’être enrichi au fil de programmes de résidences et de mes voyages.
Le processus artistique a été initié à l’occasion de ma résidence au Panama, invité par l’alliance Française et le Biomuseo de Panama City. Pêcheurs et lieux de pêche déjà rencontrés : Arcachon et St-Jean de Luz (France), Boca la Caja (Panama), Kep (Cambodge), Havoysund (Norvège), Kalimnos (Grèce).