Ces dessins tentent de brosser une vaste fresque à travers l’Histoire, le droit, la justice, le travail, le commerce. Ils sont autant d’interprétations cartographiques d’ouvrages, de voyages ou d’histoires grandes et petites.
Dessiner les phénomènes pour mieux les comprendre, utiliser des ouvrages littéraires, sociologiques, scientifiques ou journalistiques comme sources de documentation. Schématiser des sujets d’actualité pour les dépouiller et tenter d’en restituer les mécanismes. Les retranscrire dans une lecture topographique désordonnée.

C’est l’histoire d’une ancienne attraction foraine dite Mur de la mort qui fut l’une des plus prestigieuses en son temps (à son apogée dans les années 50). Son architecture est faite de métal et de bois. Les spectateurs gravissent les escaliers et se retrouvent au coude à coude autour d’une immense cuve de bois dans laquelle des pilotes à moto exécutent des acrobaties vertigineuses. Nous l’avons acheté en 2004 avec une bande de copains, inscrit à l’inventaire des monuments historiques, restauré et homologué et avons créé des spectacles à l’intérieur. C’est notre aventure qui est racontée dans cette grande fresque.

Gouache, aquarelle, crayon de couleur, feutre et glycéro sur papier, 114 x 85 cm
Collection Frac/Artothèque Nouvelle-Aquitaine
Il s’agit d’un travail d’interprétation du livre de l’auteur tchèque Patrik Ourednik (éditions Allia). Le narrateur part du postulat selon lequel le passage en l’an 2000 allait provoquer le grand bug du millenium, réduire les mémoires numériques à zéro, comme si le XXe siècle n’eût jamais existé. Il part alors à la recherche de la mémoire de ce siècle foisonnant d’innovations, de bouleversements économiques, industriels, culturels, idéologiques, philosophiques, scientifiques et politiques. Le récit se déroule sans chronologie, en éruption des grands et petits moments de l’Histoire qui surgissent par association d’idées. Ce dessin en est une illustration cartographique — inutilisable. La carte de l’Europe est centrale et renversée, comme ce siècle bardé d’innovations, de bouleversements, de révolutions politiques et technologiques.

Récit d’un voyage au Texas

Ce dessin relate l’affaire Bettencourt déclenchée en juin 2010 par la publication par le journal en ligne Mediapart des enregistrements réalisés clandestinement par le majordome de Liliane Bettencourt, première actionnaire du groupe L’Oréal et l’une des premières fortunes de France. La divulgation de ces enregistrements met en lumière différents conflits d’intérêt entre Liliane Bettencourt et des hommes politiques comme des hommes de compagnie ou dits de confiance. Ils révèlent également que de nombreux actifs n’ont jamais été déclarés au fisc comme notamment l’île d’Arros dans les Seychelles. Le titre de ce dessin est tiré d’une conversation entre Liliane Bettencourt et Patrice de Maistre son gestionnaire de fortune.

D’après un livre de Nicolas Jounin, Chantier interdit au public. Enquête parmi les travailleurs du bâtiment, éd. La Découverte, 2008
Ce dessin a bénéficié de l’aide à la création de la DRAC Limousin
Nicolas Jounin est sociologue, il s’est immergé durant une année dans le monde du béton armé parisien, en tant qu’ouvrier. Il retrace dans son ouvrage l’itinéraire de son enquête. Au fil des expériences et des rencontres, il expose les conditions d’emploi et de travail liées au recours croissant à la sous-traitance et à l’intérim : division des collectifs ouvriers, infériorisation et culpabilisation des sous-traitants et des intérimaires, pratiques illégales d’employeurs, contradictions pesant sur la sécurité au travail, recours massif à une main-d’œuvre étrangère fragilisée et parfois sans papiers, racisme et discriminations... C’est de cette enquête que traite ce dessin.

Commande de la ville de Panazol, réalisée dans le cadre d’une résidence d’artiste pour Les Éphémères 2012, ville de Panazol en partenariat avec le Frac/Artothèque Nouvelle-Aquitaine