Le chemin, la quête, le décoratif, la tradition populaire et religieuse, ces histoires, ces mythes et ces ambiances inscrites dans l’inconscient collectif de notre civilisation, sont les matières premières de ce projet d’exposition. Dans la mythologie grecque, Dédale est le créateur du labyrinthe conçu pour piéger et enfermer à jamais le Minotaure. Si Dédale égare, le labyrinthe guide, par une intention d’initiation sacrée tout au long du parcours, directement lisible par une quantité de bas-relief.
La quête, ce rapport au chemin lié à une forme aigüe de souffrance et en même temps de la plus jouissante des libérations nous mène à penser à la Via Dolorosa empruntée par le Christ avant sa mise en croix. Elle est de tous les exemples celui qui encore, mobilise par milliers, des siècles plus tard, tout autant de pèlerins en quête de spiritualité. C’est ce rapport au chemin, cette mythologie que je souhaitais traduire et retranscrire dans notre espace contemporain. Le chemin de souffrance pour certains, devenu simple voyage pour la majorité des autres, des chemins qui se croisent, des choix, des points de vues.
Le projet consiste à investir le lieu en transformant l’espace par le biais de claustras. Ces cloisons installées dans la salle d’exposition matérialisent une forme de labyrinthe tout en opérant un déplacement avec les vitraux absents des murs de la chapelle. Ces panneaux, partiellement évidés, se confrontant les uns avec les autres, fusionnent, et re-créent par les mouvements et les déplacements des spectateurs une quantité inépuisable de formes. De ce tout émane une poésie du révélé-caché, du voir sans être vu et incluent d’inévitables jeux de lumière et d’ombre.
Ce chemin est pensé avec un paysage environnant constitué de la série des Paysages rabotés qui évoquent, grâce aux nuances de couleurs, des paysages plus ou moins abstrait.
Au fond de la chapelle du Saint Esprit se trouve une sculpture monumentale à la forme de clocher, finalité de cette quête subjective et point culminant du paysage.
Ladislas Combeuil
Crédits photographiques : Ladislas Combeuil
© Adagp, Paris