Exposition collective

C’est extra - Imaginaires et réalisme extraterrestre

Du 20 au 23 février 2025
Villa Belleville – Paris

 

Avec les oeuvres de Fayçal Baghriche, Sosthène Baran, Becquemin & Sagot, David Bioulès, Cyril Boixel, Laurence Broydé, Christophe Bruno, Claire Dantzer, Toma Dutter, Thomas Lanfranchi, Ïan Larue, Gabriela Lupu, Guillaume Pascale, Arthur Rimbaud, July Seen, Jeanne Susplugas, Pierre Tectin, Karen Thomas, Josephine Topolanski, Pauline Tralongo, Stephen Wolfram, Louis Ziéglé. Une proposition curatoriale de Christophe Bruno, Chrystelle Desbordes et Pierre Tectin.

Vernissage le 20 février de 18H à 21h

 

Imaginaires et Réalisme extraterrestre

Il y a eu le Réalisme, le réalisme de la Nouvelle Objectivité, le Surréalisme, le Réalisme Socialiste, le réalisme de Gutaï et celui du Pop Art, le Nouveau Réalisme, le réalisme des Appropriationnistes… De nos jours, il y a le réalisme capitaliste dont s’inspire le Réalisme extraterrestre pour mieux s’en affranchir.

Le Réalisme, à l’époque de Marx et de la valeur travail, c’est « faire de l’art vivant » inspiré d’un réel tangible, volontiers trivial, aux antipodes de l’idéalisme du Pompiérisme académique au service du pouvoir.
Le réalisme de la Nouvelle Objectivité traduit la brutalité du réel, entre les traces de la Grande Guerre et les prémices du nazisme.
Le Surréalisme embrasse tous les imaginaires possibles issus d’un langage non rationnel et onirique.
Le Réalisme Socialiste exige des artistes une représentation de la réalité à destination du prolétaire, portant haut les valeurs du communisme soviétique.
À la suite des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, le réalisme performatif du groupe Gutaï (« concret » en japonais), cherche à libérer, dans un « cri retentissant », la « vie de la matière ».
Le réalisme du Pop Art s’alimente dans le système des objets du quotidien et des nouvelles icônes apparemment consommables à l’infi ni, flirtant parfois avec l’hyperréalisme.
Les Nouveaux Réalistes revendiquent leurs « nouvelles approches perceptives du réel » dans le contexte de l’ère du jetable et de l’accumulation.
Toutes les logiques appropriationnistes artistiques détournent ce qui est déjà là, citent et copient, pointent « l’existence d’une économie entropique de l’art et du réel ».

Aujourd’hui, pendant que le réalisme capitaliste postule qu’il est « plus facile d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme », le Réalisme extraterrestre prospecte en marge du néolibéralisme, s’immisce dans les failles de l’imaginaire, « refuse d’abandonner le désir du futur », faisant sienne l’expression de Mark Fisher. Le mantra du Réalisme extraterrestre est ainsi : "Form Follows Science-Fiction".

C’est extra
C’est extra
C’est extra
C’est extra, comme le chantait Léo Ferré, un hymne au désir et à la vie.

Christophe Bruno, artiste
Chrystelle Desbordes, critique d’art, directrice des éditions Les plis du ciel
Pierre Tectin, artiste