Aux arbres !

En 2020, Le Nouveau Ministère de l’Agriculture, dans un élan de transformation profonde, cesse de surenchérir sur la réalité de la Politique Agricole Commune afin de panser le monde d’avant et de constituer le monde d’après. Il remplace ses mots d’ordre « Contrôler, Innover, Exploiter, Capitaliser » par « Aimer, Jouir, Polliniser, Germer » et ses dystopies par des écotopies qui cherchent à prendre part dans le réel.

À La cuisine, Suzanne Husky et Stéphanie Sagot réalisent une œuvre globale intitulée Aux arbres !, comme le font les récits écotopistes (Morris, Starhawk, d’Aubonne, Callenbach), composée d’une fresque-aquarelle, d’un verger public et d’un film proposant à la fois une vision d’un monde post-extractivisme mais surtout les outilspour concrétiser cette transition.

 

La fresque

{Aux arbres ! Écotopie du Nouveau Ministère de l'Agriculture pour une stimulation des processus vitaux post nécronomie, préalable à la plantation d'une forêt nourricière à Nègrepelisse} (détail), 2020
Aux arbres  ! Écotopie du Nouveau Ministère de l’Agriculture pour une stimulation des processus vitaux post nécronomie, préalable à la plantation d’une forêt nourricière à Nègrepelisse (détail), 2020
Aquarelle sur papier, 150 x 300 cm

 

Le grand dessin (300 x 150 cm) composé à quatre mains en est à la fois la matrice et le manifeste. Il esquisse les contours de la nouvelle Nègrepelisse où le monument aux morts deviendrait sous la bienveillance d’une Vénus préhistorique, gigantesque déesse-mère sculptée, un monument aux vies, où l’on trouverait entre autres bâtiments abritant les services publics, celui du fumier municipal, juste à côté de la graineterie, où le cimetière serait récupérateur de phosphore, où les fruits, les céréales, tout ce qui se récolte, seraient en abondance, où le bien-être des animaux serait source d’une reproductivité soutenue.

Guillaume Lasserre

Extrait du texte Aux arbres citoyennes !, 2020

 

 

Le jardin

  • {Titre ?}, 2020
    Titre  ?, 2020
    Œuvre jardin, Nègrepelisse
  • {Titre ?}, 2020
    Titre  ?, 2020
    Œuvre jardin, Nègrepelisse

Dessins de recherche

 

Le Nouveau Ministère de l’Agriculture crée, avec l’équipe des espaces vert, l’association Campagnes vivantes, et Pollen (apiculteurrices) une forêt nourricière partagée. L’arbre est ici un outil de lutte comme la désertification. L’œuvre-jardin commence par l’aggradation de la terre, la stimulation de ses processus vitaux avec des déchets verts de la commune, puis des plantation de fruitiers anciens, d’aromatiques et de plantes mellifères, des plantes d’une part utile pour La cuisine, centre d’art et de design, et d’autre part, en continuité avec le projet de conservatoire de plantes mellifère de Pollen. 

Ce jardin manifeste possède plusieurs objectifs : faire partie de corridors de biodiversité, créer du commun, lutter contre la sécheresse (en plantant des arbres), stimuler la vie des sols, changer de paradigme agricole, proposer d’autres modes de cultures pour les espaces publics.

Suzanne Husky et Stéphanie Sagot

 

 

Le film

{Manifeste pour une agriculture de l'amour} (capture d'écran), 2020
Manifeste pour une agriculture de l’amour (capture d’écran), 2020
Film, 90’
Avec Hervé Coves
Réalisé avec le soutien de l’association Le Cyclop de Jean Tinguely (Milly-la-Forêt) et La Cuisine, Centre d’art et de design (Nègrepelisse).
Tournage et montage : Marco Bentz et Brigitte Bousquet, Ocho Equis Film

Découvrir le film

 

À travers le film au titre mirifique : Manifeste pour une agriculture de l’amour, Hervé Coves, ingénieur agronome, pédologue mycologue, devenu moine franciscain en 2014 peu après ses cinquante ans, propose, grâce à sa compréhension profonde du vivant et de la biosphère, un programme agricole s’étirant sur mille ans lié à la culture de la pluie pour la régénération des sols, aux arbres millénaires sacrés, aux aurores boréales, aux oiseaux migrateurs, aux poissons pour la circulation du phosphore, à la marche pour l’adaptation climatique, tout en cultivant de nombreuses plantes. Fondateur de l’ordre des Franciscains, Saint François d’Assise est aussi le patron de l’écologie.

Guillaume Lasserre

Extrait du texte Aux arbres citoyennes !, 2020

 

 

Crédits photographiques : Suzanne Husky