Atelier d’Anticipations

Atelier d’Anticipations – du nom du collectif d’artistes qui s’est constitué au cours du projet – initie la rencontre entre deux secteurs et propose de croiser les recherches d’artistes plasticien·nes et d’architectes. Le projet se développe à partir d’un programme urbanistique développé par YETI, unité qui fédère les Glacières Architecture et l’agence King Kong.

Ce principe de coopération a été porté par Documents d’artistes Nouvelle-Aquitaine dans le cadre de l’Appel à Projet « Actions innovantes » du Contrat de filière en 2018 et associe les Glacières Architecture (Bordeaux) ainsi que trois artistes du fonds documentaire - Jeanne Tzaut (Bordeaux), Vincent Carlier (Bordeaux et Limoges) et Florian de la Salle (Poitiers) afin de poser un cadre de recherche à travers lequel ces professionnels peuvent partager et enrichir leurs réflexions respectives. Cette rencontre entre plasticien·nes et architectes autour d’une intention architecturale dont le site d’implantation fait partie de ceux concernés par de grands projets d’aménagements urbains de la Métropole bordelaise, a permis de révéler et questionner au delà de l’aspect esthétique du bâtit, ses enjeux politiques, économiques, écologiques et sociologiques.

Je commence par dissoudre un sel dans de l’eau jusqu’à saturation. Puis je prépare 10 récipients dans lesquels je dilue la solution initiale, en diminuant la concentration en sel par paliers de 10%. Les récipients sont remplis de manière à ce que l’objet trempé ne soit immergé que d’un centimètre. Quand tout est prêt, j’immerge les pièces, des cylindres, des plaquettes, voire des buvards pour une série expérimentale en papier.

Je laisse alors remonter la solution par capillarité, dans un temps déterminé. Je note le temps du bain. Après cuisson, j’identifie les zones de recherche à retravailler afin d’obtenir un balayage le plus fin possible. Ainsi de suite jusqu’à avoir les résultats « attendus ». Alors, je recommence en changeant les conditions de cuissons, de papiers, ou bien je choisis un nouveau sel. La particularité du travail sur porcelaine est l’action du feu pour rendre visible les couleurs qui ne l’étaient pas pendant la remontée par capillarité.

Une manière de reproduire les couleurs du ciel ou encore celle des grottes, falaises, montagnes que j’arpentais pendant mon adolescence, quand je rêvais d’être guide de haute-montagne. Du rouge, rose, jaune... du grès des Vosges, le gris, jaune, brun des falaise de calcaire de Ceüse ou encore le rouge du massif des Aiguilles Rouges...

Florian de la Salle