
Un carton d’invitation envoyé et adressé personnellement, un ensemble de collages réalisés dans les rues de la ville, une édition dont le public est libre de se saisir, des actions de rangement urbain ou encore une action de soin, cinq natures d’oeuvres réunies dans une exposition où il est autant question de l’adresse – du public et à la façon dont l’exposition peut être appréhendée – que des espaces dans lesquels l’artiste intervient et présente son travail. Car c’est bien à cet endroit-là qu’Alex Chevalier nous emmène, puisque l’artiste étudie et se réapproprie les caractéristiques de chacun des espaces dans lesquels il intervient et/ou expose son travail. Qu’il s’agisse de l’espace domestique, de l’espace urbain ou encore de l’espace de la galerie, chacun fait l’objet de gestes, simples, parfois à la limite du visible et d’une attention toute particulière. Un regard sur ce qui l’entoure nourrissant directement son travail et ses réflexions et dans lequel il puise sa matière première, ainsi que ses formes.
Jouant avec les codes de l’exposition – vitrine, affiche, carton d’invitation, etc. – le travail de l’artiste place le public face à une réalité et des objets qui sont les siens, mais qu’il ne prend plus le temps d’observer tant ces derniers font désormais partie de son paysage quotidien. Ainsi, d’une série de gestes, aussi symboliques puissent-ils être, naît alors une interrogation plus générale sur la nature du travail-même de l’artiste et des espaces dans lesquels celui-ci le présente.