En dermatologie, les maladies sont visibles, et parfois dites affichantes, voire honteuses. La honte en lien avec le regard est au coeur de notre pratique.
La honte est articulée à la pudeur, et dérive comme elle du mot grec aidos, qui signifie aussi égard.
Quels sont les effets, sur les sujets que nous rencontrons, de cette éradication de la honte et de la pudeur, proposée par les réseaux sociaux ? Dans ce monde sans filtre, le sujet n’est plus engagé ni par ses actes ni par ses dires. Et si cette injonction de tout voir et tout montrer, nous empêchait au contraire de voir ce qui nous regarde, l’image dissimulant plus qu’elle ne révèle ? Loin du sens péjoratif qui lui est attribuée, la honte peut elle avoir une fonction ? Le sujet pourrait il engager son honneur et apprendre à travers cette honte ce qui le définit intimement ; se libérer un peu du regard féroce qu’il porte sur lui ? Quelle est la différence avec la culpabilité ? Est il possible de concilier dévoilement et pudeur ? La pudeur est une limite liée au regard, aux gestes, aux mots et protège l’intime. Comment soutenir la pudeur, sans faire preuve de pudibonderie ? C’est ce que cette journée de travail se propose d’explorer.
Avec : Ariane Chottin - psychanalyste, Philippe Lacadée - psychiatre psychanalyste
16h : Conversation avec Erwan Venn, artiste plasticien
Journée ouverte à tous les professionnelles de la santé
