Autofictions

La résidence APDV nous a offert la possibilité de penser la question des espaces intermédiaires. Ces espaces, situés à l’intersection du privé et du public, sont à la fois le nom donné aux lieux de notre intervention artistique et une certaine qualité d’espace dont nous avons cherché à questionner les enjeux, la manière dont elle impacte notre vie et notre travail artistique. En écho à cela, notre réflexion plastique se positionne dans la lignée du grand slogan du mouvement féministe des années 1970 : « Le personnel est politique ». La proposition que nous avons imaginée se dessine autour de l’intimité. Mais avec à l’esprit ce que l’historienne de l’art Lucy Lippard prend le soin de circonscrire : l’importance de constituer son autobiographie, non pas dans un but d’auto-complaisance, mais dans la perspective d’une analyse de la vie quotidienne. Penser le personnel dans la manière dont il entre en lien avec le collectif. L’espace intermédiaire est une sphère à part entière, où se mélangent avec plus ou moins d’équilibre un quotidien domestique et intime d’une part et un quotidien professionnel et public d’autre part. Cet espace est régi par des dynamiques apriori opposées. Cela en fait la singularité mais aussi un endroit où, en tant qu’artistes partageant une vie de couple, quelque chose pour nous a la possibilité de s’inventer.

Gabrielle Le Bayon et Ibai Hernandorena 

 

Autofictions , 2022
Papier dos bleu et impression, dimensions variables
Œuvre réalisée en collaboration avec Gabrielle Le Bayon
Vues de l’exposition Autofictions (2022), Centre d’art APDV, Paris
Commissariat : Valérie Barot

 

 

 

 

 

 

Crédits photographiques : Salim Santa Lucia